vendredi 12 février 2016

Cinématographiquement parlant : Au delà des montagnes, Jia Zhangke



Nous allons parler aujourd’hui d’un film splendide, présenté au Festival de Cannes en 2015, festival dont le réalisateur Zhank-ke en est un habitué, il en était membre du jury de la sélection officielle au festival de 2014, a remporté le prix du scénario en 2013 pour A touch of Sin.
Ce film est une œuvre très historique à l’honneur du peuple chinois de la culture chinoise. En effet, nous allons découvrir les enjeux de la mondialisation sur l’être qui oublie d’où il vient, et je trouve cela fascinant. D’autant plus que je pense que cette vision futuriste que Zhank-ke a pour la Chine et surement ce qui attend également l’avenir de la France.

Le film est bien évidemment d’une qualité merveilleuse, tant au niveau de sa présentation, de ses scénarios, car oui contrairement à de nombreux films chinois, il y a du scénario, un scénario très touchant parfois, par ailleurs. Mais les acteurs sont également parfaits dans leurs rôles. Nous retrouvons notamment Zhao Tao dans le rôle de Tao, Zhang Yi, dans le rôle de Zhang Jinsheng, Jing Dong Liang qui joue Liangzi, Sylvia Chang pour Mia, et  Donzg Zijian interprétant Dollar.


Pour résumé cette œuvre :

Nous découvrons trois personnages principaux, Tao, Zhang Jinsheng et Liangzi. La relation entre ces trois derniers n’est rien qu’un triangle amoureux. Les deux hommes, amis, depuis toujours veulent Tao. Sauf que l’on verra Liangzi perdre toute amitié pour son ami, lorsque ce dernier prit par le pouvoir et l’argent se montrera égoïste et destiné à ses intérêts. Il coupera ses liens d’amitié avec Zhang Jinsheng et finira par se marier avec Tao à qui il fera un enfant, Dollar.  
Le scénario de base est en effet simple, mais au fil du film, il se passe vraiment quelque chose d’extraordinaire, morale et nous en tirons une réelle leçon de vie : ne jamais s’éloigner de ce qui en nous, de ce qui nous a créé.
La subtilité du film est vraiment dans l’avenir de l’homme. En effet, au départ les deux hommes vivent au même endroit, ils sont de la même classe sociale et tout se passe très bien pour eux. Or, lorsque l’un s’enrichit et découvre une classe sociale qui n’est plus celle de son ami qui reste pauvre, il coupe les ponts. L’homme se définit presque par sa classe sociale ? C’est ce qu’il en est.

Le réalisateur sur la naissance de ce film, évoque que l’idée lui est venue lorsque ce dernier terminait A touch of sin. Il évoque la thématique de la mondialisation de l’être, de l’individu, qui était d’une violence « extrême » qui touchait aux sentiments. Le réalisateur est parti « du désir de tout en chacun de construire quelque chose de stable et de durable, à partir d’une famille, d’un lieu géographique où s’installer ». Le film évoque bien évidemment un triangle amoureux, mais sous ce thème se cache une réelle cause, la mondialisation, les mutations de société, le réalisateur démontre à travers celui-ci l’isolement des individus. Pour démontrer cela, il a partagé avec son spectateur, plusieurs périodes de la Chine pour enfin finir par anticiper vers l’avenir.
Effectivement, tout l’art de ce film se trouve dans les trois périodes représentées. Le film s’ouvre en 1999, par une danse su « Go West », mais on comprend très vite que nous sommes réellement à la période où la Chine se donne au capitalisme, avant l’existence d’internet, des portables …
Et puis lorsque nous arrivons à la période contemporaine par un élargissement de l’image, nous sommes dans le capitalisme. Et rapidement on comprendra la force de la mondialisation, synonyme entre autres du capitalisme, qui détruit les liens humains. « Dollar, ton papa va te gagner des tas de dollars »


Pour finir, la projection dans le futur, est catastrophique du point de vue de la culture chinoise. En effet, il n’y a plus de langue, plus de plats traditionnels, plus de liens… juste la gloire, juste la réussite. Avec l’éducation de Dollar, cet enfant qui a vu divorcer ses parents, gardé par son père, qui a appris à parler seulement anglais… avec cette éducation en plein moment de mondialisation de la Chine, nous découvrons alors les conséquences, les conséquences qui sont l’oubli de l’histoire, l’oubli de culture, l’oubli d’autrefois, mais surtout l’oubli d’où l’on vient.
Mais en plus du déracinent par la perte de soi-même du fait de la mondialisation de l’être nous rencontrons également le déracinement par la migration. Comme le dit le réalisateur «  la Chine a connu une première vague d’émigration du Nord vers le Sud, de l’intérieur des terres vers la côte et les grandes villes, de gens à la recherche de travail et d’une vie meilleure. Maintenant, il existe une émigration vers l’étranger, pour une classe de gens en quête de sécurité. » A travers au-delà des montagnes, on observe cette émigration vers l’étranger, où le père se doit de partir pour le succès qui lui a valu des affaires de corruption. Mais outre que le film, les émigrants de la Chine quittent souvent celle-ci pour des raisons de pollution, pour un meilleur environnement, ou pour une meilleure éducation pour leurs enfants, on en a vu le cas avec Dollar.
 

 

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